[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]
Novembre 1875.
Aimez bien Jésus qui vous a aimée jusqu’à la pauvreté de la Crèche, jusqu’à l’humilité de Nazareth, jusqu’au dénûment du désert, jusqu’à l’excès de la sainte Cène, jusqu’à l’agonie du Jardin, jusqu’à la honte du Prétoire, jusqu’aux tourments de la flagellation et du couronnement d’épines, jusqu’au martyre de l’adieu à sa Mère, jusqu’au supplice de la Croix, jusqu’à la soif brûlante de sa dernière heure, jusqu’à son délaissement de l’agonie, jusqu’au dernier soupir de son Coeur, jusqu’au coup de lance et à l’épuisement de son Sang par cette Blessure sacrée ! Ah ! aimez ! aimez !
Or, aimer c’est se donner; aimer c’est se livrer ; aimer c’est se sacrifier; aimer c’est s’enchaîner à ce que l’on aime; aimer c’est brûler; aimer c’est se consumer ; aimer c’est ne rien refuser ; aimer c’est tout abandonner à l’amour aimer c’est avoir une si ardente soif de voir aimer ce que l’on aime, que rien ne coûte pour l’obtenir ; aimer c’est chercher partout mille vies, mille coeurs pour les sacrifier et les embraser, et pour les jeter en trophée sous les pas du Bien-Aimé vainqueur.
O amour, amour! ô feu brûlant! qu’est-ce que mille vies pour vous les sacrifier, qu’est-ce que mille coeurs pour vous les consacrer? Ma fille, aimons Celui qui nous a tant aimées ! O Jésus, élargissez nos coeurs, étendez notre capacité d’amour, et pour cela élargissez notre capacité de souffrir, de nous sacrifier, de nous humilier, de descendre dans notre néant, de nous baigner dans vos douleurs, afin d’être unies un jour à votre triomphant amour au Ciel !
Aimôns l’amour !
[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]