lundi 1 décembre 2014

Expérience vocationnelle

Une jeune fille m'a écrit pour me raconter son expérience vocationnelle chez les Filles du Coeur de Jésus fondées par la zélée Bienheureuse Marie Deluil-Martiny.

Cher D.,
              Je ne trouverai jamais assez de mots pour te remercier de m'avoir conseillé le couvent des Filles du Coeur de Jésus. Ca a été une expérience extraordinaire qui a allumé un grand feu dans mon coeur. Ces soeurs semblent être des anges blancs sur terre. Elles m'ont accueillie avec beaucoup de disponibilité et d'amour. Cela se voit qu'elles aiment ardemment les Coeurs de Jésus et Marie. Leur prière ne cesse jamais, un hymne continu de louanges jusqu'au plus haut des cieux, sans signe de fatigue mais avec joie et amour. En ces jours, j'ai prié intensément et j'ai demandé au Seigneur quelle voie Il veut que je suive pour L'aimer de plus en plus. Aujourd'hui pendant la Messe, avant de partir, durant le dernier chant d'adoration avec le Très Saint exposé, mon coeur s'est mis à battre la chamade et j'ai commencé à pleurer presque contre ma volonté et j'ai ressenti une émotion indescriptible, à quel point Jésus nous aime, son Coeur bat ainsi pour nous !!!

Encore merci pour toute ta précieuse aide !

Bons baisers dans les Coeurs de Jésus et Marie !!

(Lettre signée)


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Les jeunes qui veulent passer quelques jours de retraite spirituelle dans le monastère de clôture des Filles du Cœur de Jésus de Marseille pour discerner leur propre vocation, peuvent les contacter en écrivant à ces adresses:

Monastère des Filles du Cœur de Jésus
68 Traverse de la Serviane
Les Trois Lucs
13012 Marseille

Tél. 04 91 93 43 46

samedi 1 novembre 2014

Aimez ! aimez !

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

Novembre 1875.

Aimez bien Jésus qui vous a aimée jusqu’à la pauvreté de la Crèche, jusqu’à l’humilité de Nazareth, jusqu’au dénûment du désert, jusqu’à l’excès de la sainte Cène, jusqu’à l’agonie du Jardin, jusqu’à la honte du Prétoire, jusqu’aux tourments de la flagellation et du couronnement d’épines, jusqu’au martyre de l’adieu à sa Mère, jusqu’au supplice de la Croix, jusqu’à la soif brûlante de sa dernière heure, jusqu’à son délaissement de l’agonie, jusqu’au dernier soupir de son Coeur, jusqu’au coup de lance et à l’épuisement de son Sang par cette Blessure sacrée ! Ah ! aimez ! aimez !

Or, aimer c’est se donner; aimer c’est se livrer ; aimer c’est se sacrifier; aimer c’est s’enchaîner à ce que l’on aime; aimer c’est brûler; aimer c’est se consumer ; aimer c’est ne rien refuser ; aimer c’est tout abandonner à l’amour aimer c’est avoir une si ardente soif de voir aimer ce que l’on aime, que rien ne coûte pour l’obtenir ; aimer c’est chercher partout mille vies, mille coeurs pour les sacrifier et les embraser, et pour les jeter en trophée sous les pas du Bien-Aimé vainqueur.

O amour, amour! ô feu brûlant! qu’est-ce que mille vies pour vous les sacrifier, qu’est-ce que mille coeurs pour vous les consacrer? Ma fille, aimons Celui qui nous a tant aimées ! O Jésus, élargissez nos coeurs, étendez notre capacité d’amour, et pour cela élargissez notre capacité de souffrir, de nous sacrifier, de nous humilier, de descendre dans notre néant, de nous baigner dans vos douleurs, afin d’être unies un jour à votre triomphant amour au Ciel !

Aimôns l’amour !

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

mercredi 1 octobre 2014

Un peu de sacrifice, une éternité de bonheur!

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

13 mai 1874.

Courage! Jésus est content de votre bonne volonté ! Pour nous, soyons contentes de Lui, parce qu’il est souverainement parfait et aimable! et soyons mécontentes de nous, parce que nous ne sommes que néant et misères. Nous faisons ce que nous pouvons et encore avec mifie imperfections et ce que nous pouvons n’est rien; heureusement, le Coeur miséricordieux de Jésus regarde non tant à nos actes qu’à nos intentions et au fond de notre volonté que sa grâce maintient unie à Lui. Plus l’union grandit, plus nos misères nous sont dévoilées; nous sommes ténèbres, et plus nous nous approchons de Jésus qui est la vraie Lumière, plus nous voyons clairement nos plaies et nos innombrables imperfections. Plus l’union à la sainteté deviendra étroite, plus le contraste avec notre immense misère, avec notre néant pécheur, nous apparaîtra grand ! Mais, si nous sommes bien humbles, Jésus couvrira tout du manteau de son sang, de ses mérites, de ses miséricordes, et un jour au Ciel, du manteau de sa gloire Confiance !... Un peu de sacrifice, une éternité de bonheur! Un peu d’union douloureuse à Jésus-Victime, une éternité d’union ineffable à Jésus glorieux et triomphant ! C’est pour nous qu’Il a souffert... Oserions-nous l’aimer et ne pas vouloir de ses souffrances ? Voudrions-nous le suivre à la joie sans l’avoir suivi à la douleur !... L’amour ne pourrait souffrir un pareil choix. Et puis, l’amour qui veut l’union ne peut supporter les obstacles ces obstacles sont le misérable moi, la nature, l’amour-propre, l’esprit propre, etc... Sacrifions tout, détruisons tout, écartons tout ce qui gêne l’union intime de nos âmes avec Jésus ! Il en coûte, mais il en coûte encore plus de sentir un mur entre le Bien-Aimé et nos pauvres âmes. Plus rien que Jésus ! Qu’Il vous fasse cette grâce, demandez-la pour moi. Amour à notre Mère du Ciel ! Portez-Lui mon coeur et dites-Lui combien je L’aime.

Menez mon âme partout avec la vôtre.

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

mardi 1 juillet 2014

Aimez Jésus, ma fille, sacrifiez-lui toutes choses

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

1er avril 1876.

Votre lettre du Précieux Sang m’arrive, avec celles de toutes vos soeurs. Vous ne sauriez croire le baume que vous mettez sur tant de plaies rouvertes, béantes, saignantes, que l’épreuve actuelle à ravivées en mon coeur. Souffrir pour Jésus et pour vous, c’est-à-dire pour le règne de Jésus en vous, et vous savoir infidèles, lâches, déserteuses de sa sainte cause, vous comprenez que ce serait le martyre. Hélas ma fille, ce martyre-là, nous l’avons fait endurer au Coeur de Notre-Seigneur !...

L’inutilité de ses souffrances pour les pécheurs obstinés, et même pour nous, misérables, nous les Filles de son Coeur, nous ses Epouses; l!inutilité de son Sang versé à flots; la perte des âmes malgré sa mort douloureuse ; les dédains de ses plus aimés, malgré toutes ses agonies ; voilà le martyre des martyres pour Notre-Seigneur. — Et nous le lui avons infligé! Chaque grâce repoussée, c’est une goutte du Sang de Jésus foulée aux pieds, c’est une tendre avance de son amour méprisée !

Aussi, en assistant par anticipation au triste spectacle de nos ingratitudes, de nos infidélités, de nos dédains, de nos insouciances, son âme a été triste jusqu’à la mort, ainsi qu’il l’a dit lui-même.

Venez, ma chère fille, allons le dédommager et le consoler ; si beaucoup rendent inutile son sang répandu, nous, allons le recueillir et l’offrir ; si beaucoup l’insultent sur la Croix, nous, bénissons-le et laissons-nous clouer avec lui à ce bois sacré; si beaucoup le blasphèment, nous, baisons ses plaies adorables; si beaucoup le trahissent, nous, serrons-nous autour de lui, et par une fidélité sans réserve, dédommageons-le des injures des uns, des résistances des autres, de la haine du monde et des froideurs du grand nombre. — Quelle mission, ma fille, quel honneur et quels devoirs ! Avec la grâce, disons mille fois, car avec elle tout est possible « Plutôt mourir que de trahir ! »

Vous comprenez donc, mon Enfant, que souffrir pour Jésus en vous et vous savoir fidèles, dévouées, fermes au devoir, désireuses du bien et persévérantes, c’est l’adoucissement à toutes les douleurs ; c’est voir la fleur et espérer le fruit, sur un arbre qui coûte des peines inouïes à cultiver, émonder, arroser, et à qui Dieu donne l’accroissement.

Que Notre-Seigneur vous bénisse toutes pour votre fidélité à me procurer cette satisfaction.

C’est Jésus lui-même qui paiera le peu que je vous donne Comment ! il a donné son Sang pour vous, mon Enfant; et moi, sa pauvre servante, je ne donnerais pas un peu de ma souffrance et du sang de mon coeur pour votre âme qu’il a rachetée ?...

Un coeur de plus qui l’aime, ce doux Jésus, une âme de plus qui se consacre à Lui et qui le glorifie, une bouche de plus qui le confesse et qui le chante, un esprit de plus qui le contemple et se remplisse de Lui ; et plus tard, un jour au Ciel, si vous êtes fidèle jusqu’à la fin, un petit Séraphin qui brûle pour Lui pendant l’Eternité entière.., vraiment, ma fille, cela vaut la peine de verser son sang jusqu’à la dernière goutte. Et si c’est là une folie, selon le monde, je vous prie de remarquer que Jésus-Christ m’en a donné le premier l’exemple ; c’est la même folie qui a précipité le Verbe divin sur la terre, si l’on peut se servir de cette expression ; c’est Ja même folie qui l’a anéanti à Nazareth, qui l’a couvert de sang au Jardin des Olives, qui l’a tué au Calvaire, et qui a percé son Coeur mort pour en tirer la dernière goutte de sang, comme l’épuisement de son amour. Si la gloire de Dieu, et le salut, la perfection d’une âme valent le Sang de Jésus-Christ, ils valent bien mon sang et ma vie misérables. Aimez Jésus, ma fille, sacrifiez-lui toutes choses, et vous me comprendrez.

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

dimanche 1 juin 2014

Dieu est le premier et le plus grand des Pères

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

Ce 18 août 1875.

MA CHÈRE ENFANT,
Mon coeur saigne toujours pour ces bons parents auxquels les enfants doivent s’arracher: mais Dieu est le premier et le plus grand des Pères ; et les chers parents ont aussi leur part dans ce centuple promis par Notre-Seigneur à ceux qui quittent tout pour le suivre. Ils attirent de grandes bénédictions de Dieu sur leurs âmes, comme fruits de ce sacrifice ; et ceux qui auront ainsi donné leurs enfants à Dieu auront une couronne toute particulière au ciel. Nous devons les aimer surnaturellement, c’est-à-dire pour leur âme et pour leur bonheur éternel ; et ne pas hésiter à leur procurer, par le sacrifice qu’ils font de nous, les grandes grâces et les grandes récompenses qu’ils en recueilleront. La tendresse d’un père a de grandes douceurs et de grands droits; l’amour d’un Dieu en a de bien plus sérieux, de plus grands encore...

Courage et confiance. Qui a Jésus a tout. Comptez sur mon invariable dévouement.

MARIE DE JÉSUS.

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

jeudi 1 mai 2014

Vivons de sacrifice, c’est vivre de vrai amour

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

21 avril 1874.

Je crois, chère enfant, que l’absence resserre mille fois plus nos liens !... Qu’il fait bon être étroitement unies en Jésus !... Voilà des chaînes solides que rien ne peut rompre. La distance ne touche pas les âmes, et elle ne sert que de matière à l’immolation, c’est-à-dire, elle unit encore plus, car la grande union des âmes se fait sur la croix et par la croix. Vous y êtes, j’y suis avec vous, et Jésus y est avec nous... Vivons de sacrifice, c’est vivre de vrai amour. Choisies comme de petites victimes, appelées à une étroite union au sacrifice, que pouvons-nous attendre sinon l’immolation ?... Comment être emportées à toute heure dans l’oblation de Jésus-Eucharistie, si notre être n’est pas en sacrifice ?... Comment être un seul coeur avec le Coeur ensanglanté de Jésus, si aucune des épines de sa couronne ne nous touche !... Dans l’union au Coeur de Jésus, comptons sur la croix du coeur : agonies, angoisses, brisements intimes, délaissements qui avez fait le martyre perpétuel du Coeur de Dieu qui est le Coeur de mon Epoux, venez aussi en mon pauvre coeur et rendez mon coeur conforme au Coeur de mon Epoux et de mon Dieu !... Disons cela, ma fille, et faisons bon accueil à ces souffrances qui nous rendent semblables en quelque petite chose à notre Céleste Bien-Aimé !... Ayez un grand courage l’état d’immolation où Jésus vous tient est une confirmation nouvelle de votre vocation pour l’OEuvre... Ne vous regardez pas, n’examinez pas vos peines ; offrez-les avec le Sang de Jésus et abandonnez-vous en aveugle. ... Plus l’immolation grandira, plus l’union avec Notre- Seigneur deviendra étroite. Humilité et abandon.

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

mardi 1 avril 2014

Vocation religieuse

Une jeune fille m'a écrit pour me raconter son expérience vocationnelle chez les Filles du Coeur de Jésus fondées par la zélée Bienheureuse Marie Deluil-Martiny.

Cher D.,
              Je ne trouverai jamais assez de mots pour te remercier de m'avoir conseillé le couvent des Filles du Coeur de Jésus. Ca a été une expérience extraordinaire qui a allumé un grand feu dans mon coeur. Ces soeurs semblent être des anges blancs sur terre. Elles m'ont accueillie avec beaucoup de disponibilité et d'amour. Cela se voit qu'elles aiment ardemment les Coeurs de Jésus et Marie. Leur prière ne cesse jamais, un hymne continu de louanges jusqu'au plus haut des cieux, sans signe de fatigue mais avec joie et amour. En ces jours, j'ai prié intensément et j'ai demandé au Seigneur quelle voie Il veut que je suive pour L'aimer de plus en plus. Aujourd'hui pendant la Messe, avant de partir, durant le dernier chant d'adoration avec le Très Saint exposé, mon coeur s'est mis à battre la chamade et j'ai commencé à pleurer presque contre ma volonté et j'ai ressenti une émotion indescriptible, à quel point Jésus nous aime, son Coeur bat ainsi pour nous !!!

Encore merci pour toute ta précieuse aide !

Bons baisers dans les Coeurs de Jésus et Marie !!

(Lettre signée)


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Les jeunes qui veulent passer quelques jours de retraite spirituelle dans le monastère de clôture des Filles du Cœur de Jésus de Marseille pour discerner leur propre vocation, peuvent les contacter en écrivant à ces adresses:

Monastère des Filles du Cœur de Jésus
68 Traverse de la Serviane
Les Trois Lucs
13012 Marseille

Tél. 04 91 93 43 46

samedi 1 mars 2014

L’âme grandit pendant l’épreuve

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

15 décembre 1875.

L’âme grandit pendant l’épreuve. Dégoûts, agonies, tristesses, ennuis, que vous avez de charmes pour mon âme, quand je vous vois passer par le Coeur de mon bien-aimé Jésus pour arriver jusqu’à mon coeur ! Il vous a accueillis, il vous a aimés, et pour moi !... Venez, et que je vous accueille, que je vous aime, pour Lui! Vous m’apparaissez imbibés de son Sang, mouillés des larmes de sa Mère, et vous m’êtes envoyés pour me rendre peu à peu conforme à mon Epoux crucifié; venez donc, et faites votre oeuvre; et que chacune de mes douleurs soit une goutte de baume sur les douleurs du Coeur de Jésus !

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

samedi 1 février 2014

Viens et suis-moi

[Pensées de la Bienheureuse Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus]

«Le choix de Dieu ne se borne pas sur notre mérite; Il dit le premier mot de cet appel à qui Il veut; Il ramasse Paul, Augustin, Madeleine, au fond de leurs rébellions et de leurs faiblesses. Son choix entraîne sa grâce pour former l’âme selon ses desseins si elle est fidèle à l’appel. Dieu appelle, sa grâce descend; c’est à l’âme de saisir cette grâce et de répondre à cet appel; si elle se détourne et si elle refuse, Dieu, après d’instantes sollicitations, se retire; et qui peut comprendre ce qu’est la jalousie irritée d’un amour divin méprisé?... Je crains Jésus qui passe…»

«Nous ne pouvons user de la liberté que pour la soumettre à quelque chose. Préférerons-nous à notre Dieu, notre bon maître, une créature ou un désir de notre cœur? Les plus étroites, les plus sacrées des affections humaines ne sauraient légitimer la moindre résistance à la volonté de Dieu. Que pourrais-je aimer? Jésus-Christ est le seul aimable… A la mort, je voudrais n’avoir aimé que Lui… Pour bien vivre dans ce monde, je dois abhorrer le péché, fuir les occasions, haïr le monde et ce qui est du monde. Me sera-ce facile à moi qui aime naturellement ce qu’il aime et qui crains les difficultés?...»


Les jeunes qui veulent passer quelques jours de retraite spirituelle dans le monastère de clôture des Filles du Cœur de Jésus de Marseille pour discerner leur propre vocation, peuvent les contacter en écrivant à ces adresses:

Monastère des Filles du Cœur de Jésus
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Les Trois Lucs
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mercredi 1 janvier 2014

Notre-Seigneur vous veut pour Lui seul

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

Lettres à la Soeur X...

Berchem, 8 juin 1875.

MA CHÈRE PETITE SOEUR,

Je dois vous dire que dès le premier jour où je vous ai vue, j’ai eu l’impression que Notre-Seigneur vous veut pour Lui seul, et qu’il n’a fait votre coeur que pour son amour. Tout autre amour vous rendrait étrangement malheureuse. Je ne vous connais pas, croyez-vous, et je vous suppose meilleure que vous n’êtes ; ici, vous faites une petite erreur, chère Soeur; en effet, l’appel de Dieu à une vocation privilégiée et le mérite de l’âme appelée sont deux choses fort distinctes, et que vous semblez un peu confondre. C’est précisément parce que j’ai senti quel amour spécial Notre-Seigneur a pour votre âme, et parce que j’ai compris — pardonnez à ma franchise — que la lumière, l’état et la correspondance de votre chère âme n’étaient pas encore à la hauteur de cet appel de choix, que j’ai éprouvé pour vous cet attrait d’humble zèle, ce dévouement et ces désirs qui ne m’ont pas quittée.

Malgré mon indignité, j’aime Notre-Seigneur par-dessus tout ; alors l’âme est entraînée vers ce qu’il aime de préférence. S’il ne peut pas encore atteindre et gagner ainsi à son unique amour l’âme qu’il cherche et qu’il a choisie, alors je n’ai plus qu’un désir, quelque profonde que soit ma misère : l’aider à courir après cette âme, dût-elle n’en jamais rien savoir, et la lui amener au prix de tous les sacrifices. Quand Jésus sera l’Epoux céleste de votre âme, votre coeur sera brûlé de la même soif, car il est fait pour un semblable dévouement, et Notre-Seigneur l’a créé tout exprès pour cela.

Votre âme est à Dieu, mais non encore uniquement; Dieu veut vous posséder de plus près, mais que d’obstacles extérieurs semblent s’y opposer ! Courage ! L’indignité ne fait rien à l’affaire. Qui est digne de communier par exemple ? et pourtant nous communions, et avec quel bonheur ! Le choix de Dieu ne se borne pas sur notre mérite ; il dit le premier mot de cet appel à qui il veut; il ramasse Paul, Augustin, Madeleine, au fond de leurs rébellions et de leurs faiblesses. Son choix entraîne sa grâce pour former l’âme selon ses desseins, si elle est fidèle à l’appel. Car voilà le grand point : Beaucoup sont appelés, peu sont élus, parce que peu correspondent à l’appel. Dieu appelle, sa grâce descend ; c’est à l’âme de saisir cette grâce et de répondre à cet appel ; si elle se détourne et si elle refuse, entraînée par le monde, par les affections humaines, les intérêts temporels, les répugnances naturelles, les considérations et les craintes de la chair et du sang, Dieu, après d’instantes sollicitations, se retire; et qui peut comprendre ce qu’est la jalousie irritée d’un Amour divin méprisé ?... « Je crains Jésus qui passe... »

O Jésus, en passant, emparez-vous de nos âmes, et ne les laissez pas errer loin de vous rien, hors de vous, ne peut contenter ces coeurs que vous avez faits pour vous seul ! L’amour divin a son appel ; il a aussi ses heures, et ses heures sont fécondes : alors l’impossible devient possible, la générosité brise suavement les obstacles, car la grâce n’aime pas les retards.

Prions ensemble, et quand Jésus parlera bien clairement, confiance, n’hésitez pas, ne reculez pas.

Vous avez raison de compter sur mon pauvre coeur ; nos relations commencent, mais ma religieuse affection pour vous date de loin.

Vous n’abuserez jamais de mon temps. Excusez seulement ma rondeur et ma franchise ; je ne vois que votre âme, pour laquelle je donnerais ma vie, si elle pouvait voùs gagner toute à Jésus.

MARIE DE JÉSUS.

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]