vendredi 1 novembre 2013

xzx

mardi 1 octobre 2013

Prier et souffrir par l’Eglise et la France

[Dans les écrits de la Bienheureuse Marie de Jésus Deluil-Martiny]

L’Eglise...la France. O patrie bien-aimée ! Nos cœurs de catholiques et de Français sont brisés : nous expérimentons des douleurs toujours plus grandes. Espérons qu’avec l’aide puissant de Marie, reine de la France et de l’Eglise, nous pourrons dire à la première occasion : jamais il n’y a eu un tel triomphe...Si nous savions prier et souffrir, l’Eglise et la France seraient unies dans le même triomphe : une Eglise plus belle qu’avant et la France, revigorée par la douleur, redevenue chrétienne.

(Pensieri scelti dagli scritti della Beata Maria di Gesù Deluil-Martiny, tradotti dal libro "Gesù deve regnare", a cura di Paolo Risso, LEV)

dimanche 1 septembre 2013

Lettre d'encouragement

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny. Lettre d'encouragement dans la vie spirituelle.]

21 avril 1876.

Courage, ma fille, courage ! Jésus mérite bien que nous préférions ses intérêts divins aux bas intérêts de notre nature; n’attendons pas que la mort nous en donne trop tard la conviction. C’est à cette dernière heure où tout nous quit tera et où nous quitterons tout, que nous verrons clairement le néant des créatures e du monde, le néant des affections purement humaines, le néant de l’amour-propre, la fou de l’esprit du monde et l’inutilité, le danger même d’une foule de satisfactions naturelles auxquelles nous sommes assez misérables, vous, moi, hélas ! et tant d’autres, pour nous laisser prendre. C’est alors que nous gémirons d’avoir abaissé jusqu’à ce qui est terrestre nos âmes nobles et immortelles, faites pour Dieu, et que lui seul peut satisfaire et remplir.

Apprenons-le dès maintenant, ma fille, laissons les ombres, courons après la réalité. Montons, montons vers ce qui est céleste; car c’est descendre pour nous que de nous coller à ce qui est de la terre et du monde ; c’est descendre. ma fille. Et nous coller à l’amour-propre, à notre volonté aveugle, à notre jugement faussé par le péché, à notre moi corrompu, hideux, ennemi de Jésus-Christ, c’est plus que descendre, c’est nous avilir, nous dégrader, c’est condamner notre éme, elle, qui est le prix du sang précieux de Jésus-Christ, à la nourritur des pourceaux. Et voilà pourtant, ma fille, ce que le monde, et même le monde à demichrétien, appelle monter, s’élever, se grandir, se mettre à sa vraie place ! Voilà ce que, par Ia plus étrange aberration de pensées et de sentiments, ce pauvre monde appelle gloire, honneur, bonheur, noblesse, grandeur. Voilà en quoi il se complaît jusqu’au jour terrible de l’Eternjté, où toutes ces illusions basses et insensées tomberont, où l’on s’éveillera de tous ces rêves, et où il faudra bien reconnaître qu’on s’est trompé qu’entre les affirmations d’un Dieu dans l’Evangile, et du monde dans ses fausses maximes, c’est Dieu qui avait raison !... Oh ! quelle honte alors pour l’âme qui verra qu’appelée à des destinées si hautes, elle s’est roulée dans la poussière ici-bas ! Et, si elle n’est pas allée jusqu’à se rouler dans la boue et qu’elle n’ait pas consommé sa ruine, quelle expiation au moins l’attend en purgatoire ! Et quel malheur pour elle, quel irréparable malheur, si elle a roulé dans la boue, la boue de l’orgueil ou des passions, si elle est tombée d’une existence vide et folle, dans une vie qui tue la vie de la grâce, et si elle est descendue ainsi dans la mort... Tout est fini, tout est perdu. Hélas ! ce n’est point là un rêve d’une imagination ardente, c’est, ma fille, ce qui arrive tous les jours. Tous les jours pour des milliers d’âmes, la mort ferme la porte des illusions, des folies, des frivolités, des adorations de soi-même, des jouissances terrestres et des rébellions contre Dieu ; et ouvre la porte du jugement, de la honte, du désespoir et de la mort éternelle. Tous les jours, la mort pour des milliers d’âmes, d’âmes demi-chrétiennes dans le monde, d’âmes, hélas ! hélas ! demireligieuses dans les cloîtres !... la mort ferme la porte des compromis, des exigences de l’amour-propre, des satisfactions naturelles, des révoltes contre l’autorité, — apparentes ou secrètes, — des complaisances et des flatteries envers soi-même, et envers les créatures, des lâchetés, des fautes volontaires, de l’estime orgueilleuse de son jugement et de ses pensées, des jouissances au détriment du devoir, que sais-je ?... Et la mort ouvre la porte du jugement, de la confusion immense, des regrets amers et des longues tortures expiatrices du purgatoire, loin de Dieu L.. — Oh ! pensez à ce moment terrible : quand une âme religieuse, lâche, souillée, misérable, se trouve pour la première fois, seule, en face de l’Epoux divin délaissé, oublié par elle ; quand elle lui présente sa couronne de fiancée, salie, flétrie, sa robe en lambeaux, ses mains vides, son coeur qui s’est si souvent préféré aux intérêts de Dieu, ses pieds couverts de la poussière du monde, et de la boue de son amour-propre que répondre, où se cacher, et par quelles flammes faudra-t-il qu’elle passe pour refaire son vêtement de gloire et atteindre une place au ciel ?... Que sera-ce si elle a trahi, outragé en face ici-bas, Celui qu’elle devait aimer et faire aimer par-dessus toutes choses ; si elle est noire des souillures de ses rébellions, si elle arrive comme un monstre en face de celui qui l’avait consacrée pour être éternellement sa bien-aimée ?... Je crois que son enfer sera tel qu’aucune expression humaine ne peut le rendre !...

Mais, tous les jours aussi, ma fille, pour bienr des âmes fidèles, la mort adoucie et souriante, ferme comme une bienfaitrice et une amie la porte des tribulations, des douleurs, des sacrifices, des luttes contre la nature et le monde, des mortifications, des humiliations, des travaux obscurs, de l’amour-souffrant, des privations, des angoisses, des persécutions et des mépris soufferts, des critiques endurées de la part des fous du monde, des injustices supportées, des souffrances imposées à la nature, de la pauvreté, des épreuves de tous genres, des combats de l’humilité et de l’obéissance, des efforts persévérants contre le démon et contre soi-même, et elle ouvre la porte de l’éternité bienheureuse, du repos éternel, du bonheur sans fin. O joie ineffable de cette première rencontre face à face avec le Sauveur de nos âmes, purifiées par son sang divin et fidèles à sa loi !... Mais, si c’est une âme consacrée, une âme épouse de Jésus, la voyez-vous, ma fille, se précipitant de la terre avec une joie plus incomparable encore !... Jésus, Marie, tout le ciel arrivent à sa rencontre; l’Epoux divin et l’épouse consacrée se réunissent pour jamais ; plus de pleurs, plus de souffrances, plus de craintes ; elle ne perdra plus son Bien-Aimé, elle le possède dans la gloire, dans l’amour triomphant, elle est vic- torieuse pour l’éternité, elle est dans son Coeur adorable, elle n’en sortira plus. Elle l’a aimé dans l’agonie, elle l’aime dans le bonheur sans mesure et sans terme ; elle jouit de sa gloire, elle règne avec lui pour toujours. Ses douleurs passées sont des diamants attachés à sa couronne; sa pauvreté est devenue une robe étin celante des richesses du ciel ; son humble obéis sance est devenue un trône et un sceptre ; ses humiliations lui sont un manteau royal ; son amour-souffrant lui est une auréole éblouissante; le monde insensé ou méchant, auj la plaignait ou la méprisait ici-bas, le monde est sous ses pieds ; elle est reine, épouse du Roi éternel. Son coeur nage dans une joie sans bornes, qui ne lui sera pas ravie : L’oeil de l’homme n’a point vu, son coeur n’a pas compris, son intelligence n’a pas sondé ce que le divin Epoux des âmes réserve dans le ciel de délices et de gloire à ses bien-aimées. Hâtons-nous, ma fille, courons, souffrons, traversons tout ; armées de la grâce, renversons tous les obstacles ; sacrifions-nous, méprisons-nous, travaillons, mourons et arrivons meurtries mais heureuses, à ce terme où Jésus nous attend. La route est semée d’épines patience, le ciel les vaut bien ; pas à pas, nous atteindrons le but. Suivons la grâce, et selon la mesure qui nous en est donnée, n’accordons rien à la nature, cédons tout à Dieu. A mesure que nous avancerons dans la carrière, la lumière augmentera, la grâce deviendra plus abondante, l’amour divin plus exigeant, nous donnerons davantage; et donnant ainsi d’heure en heure tout ce que Jésus demandera, nous arriverons à la mort, le coeur vide de nous-mêmes mais plein de Dieu, nous l’aurons glorifié par notre entier sacrifice sur la terre, il nous glorifiera et nous béatifiera pour l’éternité. N’attendons plus ; si nous sommes lâches au début, si nous ne suivons pas pleinemènt la grâce de jour en jour, malheur à nous Remettre sa fidélité à plus tard en face d’un Dieu si bon qui ne demande que petit à petit avec une infinie sagesse, mais qui demande le tout qui nous est possible avec la grâce de l’heure présente, de moment en moment, c’est être lâche, ingrate, téméraire; c’est compromettre sa persévérance et risquer la victoire dernière, le trône et la gloire du ciel !

Courage et confiance, Jésus est avec nous.
Allons ! et mourons avec lui !...


[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

jeudi 1 août 2013

En avant, marche !

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

Août 1876.

MA PETITE ENFANT,
Vous avez besoin de vous épanouir sous vos feuilles comme une petite violette, au lieu de vous ficeler et renfermer en vous-même, sous prétexte de vraies sottises et faussetés. Croyez-en ma vieille expérience, la première condition pour marcher, c’est d’avoir les jambes libres. Si on les a attachées, on a beau dire En avant, marche !... » et avoir un beau chemin devant soi, on reste en place. Une fois libre, il ne s’agit pas seulement de marcher, mais de bien marcher, par le bon chemin, et d’arriver au but ; c’est là qu’est le hic ! A la liberté des jambes, liberté nécessaire et dont vous vous privez un peu trop contre mon gré, Messire Satanas sait fort bien ajouter les libertés dangereuses, celle de se tromper de route, de sauter dans les précipices, de se casser la tête et les jambes,. de marcher sur les rocs à pic et d’en dégringoler, etc., etc. Ces belles mais funestes libertés, nous sommes d’accord pour n’en pas vouloir. Nous n’avons pas voulu des services de ce monstre, même s’il s’habillait en bel ange du Paradis ! Et nous avons pris pour guide l’Esprit-Saint; pour compagnon de route en même temps que pour voie, vérité, vie, force et but, Jésus ; pour étoile, Marie ; pour protecteurs, les Saints et les Anges. L’abandon et l’amour nous tirent en avant, l’humilité nous sert d’ombrelle la naïve simplicité et la parfaite obéissance nous suivent des deux côtés de la route, comme de célestes garde-fous qui préservent de toutes les chutes funestes dans les précipices voisins. Allez donc tout au large, ma petite Enfant, le coeur ouvert et dilaté, épanoui et confiant ; les petites culbutes sur la route même ne sont rien les petites sautées, etc., ce sont des pierres sur le chemin pour les traverser on fait un plus grand pas, et on avance d’autant. Mais on ne se décourage pas pour cela !

A Dieu, ma fille, épanouissez-vous bien humblement pour que vos petits parfums montent jusqu’au Coeur du Bien-Aimé.

MARIE DE JÉSUS

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

lundi 1 juillet 2013

Union à Dieu

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

13 août 1875.

Ah! comme on a dit vrai : « Le plaisir de mourir sans peine, vaut bien la peine de vivre sans plaisir ! » Et encore dans le cloître, si l’on vit sans les plaisirs du monde, plaisirs faux et trompeurs, sources de remords ou abîmes de vide, on ne vit pas sans joie et sans consolation, certes : Pas de joies plus innocentes, pas de consolations plus franches, pas de cordialité plus solide et plus vraie, que celles qui sont la part de l’aine religieuse dans sa famille spirituelle. Que dire aussi de cette union à Dieu? Cette union qui fera son bonheur au ciel ne peut pas manquer de faire son bonheur, ou plutôt de commencer son bonheur sur la terre, dans une vie où cette union est si intime, parce que tout y tend, et que rien ne l’entrave. « ø Dieu, quelle « abondance de douceur avez-vous réservée « pour ceux qui vous craignent! Qu’êtes-vous « donc, pour ceux qui vous aiment, et qui vous « servent de tout leur coeur (1)...? » Ce n’est pas pour rien que Dieu a promis le centuple en ce monde, avec la vie éternelle dans l’autre, à ceux qui quittent tout pour le suivre; tout, et ce divin Maître daigne lui-même énumérer ce tout. Son père, sa mère, ses frères, ses soeurs, son époux, ses proches, ses champs, ses biens, et même son âme, c’est-à-dire l’amour de soi-même et de sa vie. Il nomme tout ce qu’il y a de cher et de sacré, pour que nous restions sans excuses, et que nous sachions bien que rien ne prévaut contre ses droits ni la tendresse d’une mère, ni la désolation d’un père, ni la douce affection des soeurs, ni rien de ce que la nature et le monde peuvent avoir pour nous de meilleur et de plus attrayant.

(1) Imit., L. 3, ch. 10.

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

samedi 1 juin 2013

Expérience vocationnelle

Une jeune fille m'a écrit pour me raconter son expérience vocationnelle chez les Filles du Coeur de Jésus fondées par la zélée Bienheureuse Marie Deluil-Martiny.

Cher D.,
              Je ne trouverai jamais assez de mots pour te remercier de m'avoir conseillé le couvent des Filles du Coeur de Jésus. Ca a été une expérience extraordinaire qui a allumé un grand feu dans mon coeur. Ces soeurs semblent être des anges blancs sur terre. Elles m'ont accueillie avec beaucoup de disponibilité et d'amour. Cela se voit qu'elles aiment ardemment les Coeurs de Jésus et Marie. Leur prière ne cesse jamais, un hymne continu de louanges jusqu'au plus haut des cieux, sans signe de fatigue mais avec joie et amour. En ces jours, j'ai prié intensément et j'ai demandé au Seigneur quelle voie Il veut que je suive pour L'aimer de plus en plus. Aujourd'hui pendant la Messe, avant de partir, durant le dernier chant d'adoration avec le Très Saint exposé, mon coeur s'est mis à battre la chamade et j'ai commencé à pleurer presque contre ma volonté et j'ai ressenti une émotion indescriptible, à quel point Jésus nous aime, son Coeur bat ainsi pour nous !!!

Encore merci pour toute ta précieuse aide !

Bons baisers dans les Coeurs de Jésus et Marie !!

(Lettre signée)


============================================================
Les jeunes qui veulent passer quelques jours de retraite spirituelle dans le monastère de clôture des Filles du Cœur de Jésus de Marseille pour discerner leur propre vocation, peuvent les contacter en écrivant à ces adresses:

Monastère des Filles du Cœur de Jésus
68 Traverse de la Serviane
Les Trois Lucs
13012 Marseille

Tél. 04 91 93 43 46

mercredi 1 mai 2013

Humilité et abnégation

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

29 juillet 1876.

Rappelez-vous que vous monterez vers la sainteté autant que vous descendrez dans l’humilité, l’abnégation, le mépris de vous-même.

Or, ma fille, l’a; b, e, d, de l’humilité c’est de ne jamais s’excuser quand on a la bonne fortune d’être repris : Montrer qu’on n’a pas tort, même en ne disant que l’exacte vérité c’est s’excuser. L’humilité religieuse exige en ce cas le silence, et ensuite quelques paroles humbles de repentir et de ferme propos, qu’on soit coupable ou non à moins d’un cas de grave scandale.

A Dieu ! soyez large avec le bon Maître ! Votre mesure sera la sienne !

[Lettres de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice de la Société des Filles du Cœur de Jésus. - Paris, P. Lethielleux, 1965 – Imprimatur: Luçon, le 11 Octobre 1965. L. Bouet, v. g.]

lundi 1 avril 2013

Eucharistie

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

«Veillons à la porte des Tabernacles solitaires… et soyons hosties avec Jésus. Hosties! c’est-à-dire comme des apparences sous lesquelles vivra, pensera, agira Jésus-Christ! Alors le moi mauvais est détruit, et ce mot devient vrai: ‘Ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus-Christ qui vit en moi’ (Ga2,20). Prêtons à Jésus nos immolations comme l’hostie lui prête sa forme et ses apparences.»

«A la sainte Messe, le monde chrétien par la voix du prêtre appelle Jésus-Christ! L’adorable Trinité le donne; le monde et le prêtre le reçoivent, ils l’offrent et le donnent à la Sainte Trinité qui vient de leur en faire don.»

«Jésus-Christ a fait jaillir, à la fois de son Cœur, ces deux dons de l’Eucharistie et du sacerdoce; que serait le sacerdoce sans l’Eucharistie? L’Eucharistie est le sacrifice et le sacerdoce est la tribu des sacrificateurs. Que ferait le prêtre sans l’Eucharistie? Le ministère principal du prêtre n’est-il pas d’offrir le sacrifice? Ainsi l’Eucharistie est, si l’on peut ainsi parler, la divine matière du sacerdoce.»

«Nous nous tiendrons cachées dans ce divin calice, semblables à la goutte d’eau que le prêtre mêle au vin de l’autel, afin que nos humbles réparations et notre sacrifice se mêlent au sacrifice de notre Sauveur, et que de son oblation et de la nôtre il ne soit fait qu’une seule oblation.»

«Des yeux de l’âme, il me semblait voir le Père céleste se penchant du ciel vers une réunion des ces âmes pour chercher sur la terre son Fils bien-aimé. Le prêtre élevait vers le Père céleste son Fils-Hostie, Soleil étincelant de la lumière divine; toutes ces âmes prosternées reflétaient avec un éclat incomparable ce divin Soleil, comme de splendides miroirs. Le Père y voyait son Fils mille fois répété, et il s’élançait à la fois vers son Fils et vers ces miroirs fidèles, avec la divine profusion de son amour et de ses complaisances.»

«L’Hostie est devenue l’indispensable de ma vie; je voudrais ne plus la quitter… Notre-Seigneur solitaire au Tabernacle vous appelle à partager sa vie de solitude et de silencieuse adoration. Que ne sommes-nous groupées bien nombreuses autour du Trésor-Hostie! J’en ai tant soif!»

«Etant un soir devant le Saint-Sacrement, j’eus le cœur subitement brisé de l’isolement ordinaire de Notre-Seigneur. Il était nuit; ma sœur, ma bonne et moi étions seules dans l’église. Quel prince de la terre, me disais-je, consentirait à vivre en pareil désert? Impossible de vous exprimer ce que je sentis alors sur l’immense amour du Cœur de Jésus seul là!... sur l’oubli, la froideur, l’indifférence des âmes!»

«Tout pour Jésus… Occupez-vous de votre Jésus, seul dans tant de sanctuaires, et tenez-Lui compagnie par le cœur; soyez sa petite adoratrice dans tous les lieux où Il est délaissé.»

vendredi 1 mars 2013

Cœur de Jésus

[Dans les écrits de Mère Marie de Jésus Deluil-Martiny]

«Le Cœur de Jésus déborde et ne peut plus contenir les torrents d’amour qu’il veut verser sur le monde. Ah! qu’il laisse échapper ces flots bénis et que les cœurs soient vaincus par tant de tendresse.»

«Ayons confiance en son très doux, très puissant, très sage, très amoureux Cœur! La pauvre nature a des peurs involontaires, des calculs involontaires sur le possible ou le probable. Mais qu’est-ce que cela? Un vent léger qui ride l’eau à la surface… Là-dessous, avec la grâce, l’eau profonde est calme et sans mouvement et la volonté, pleine de confiance et d’amour, est ancrée dans l’Océan de l’abandon, à la toute-puissance, à la sagesse, à l’amour du Cœur de Jésus.»

«Tout est si grand en Notre-Seigneur Jésus-Christ qu’il semble vraiment que si l’on pouvait compter les battements de son Divin Cœur, chacun d’eux mériterait non seulement un hommage, mais un hommage spécial, car de chacun d’eux, comme d’une source, s’échappent les eaux vives de la grâce. Le Cœur de Jésus est un abîme sans fond dans lequel on trouve toujours de plus sublimes, de plus riches, de plus immenses trésors, à mesure qu’on y pénètre davantage.»

«Le Sang et l’Eau ne vont point sans la plaie; ni la plaie sans eux. ‘De son côté transpercé sortit aussitôt du sang et de l’eau’ (Jn19,34). Impossible d’entrer dans la Plaie, sans être comme arrosé du Sang dont elle est tout imprégnée. Jésus parle, touche, attendrit, par la plaie de son Cœur, lave et guérit par le Sang et l’Eau de sa Plaie, cache et garde ceux qu’il a sauvés, dans le plus profond de l’abîme d’amour de son Cœur ouvert par sa Plaie.»

«Ce qui blesse au Cœur, ce sont les outrages, l’ingratitude, l’oubli et même la langueur des cœurs consacrés à Lui d’une manière spéciale, de ses plus proches amis. Aussi la sainteté d’un Prêtre fait-elle ses plus douces délices. Ah! ma vie, je la lui donne, s’il la veut si misérable! Mais qu’il ait cette gloire et cette joie.»

«Aimer, chanter, acclamer, la foule sait le faire en face de ce Cœur qui a tant aimé les hommes. Prier, compatir, offrir, réparer, souffrir en face de ce Cœur qui a puisé toutes les agonies et toutes les douleurs, ah! c’est la part des amis privilégiés. Allons-y, allons-y, malgré notre petitesse.»

vendredi 1 février 2013

Désirer les sacrifices

Un bon moyen de trouver le temps plus court d’ici à votre entrée dans la vie religieuse, c’est de ne pas vous contenter de former sans cesse d’ardents désirs d’atteindre ce but; mais de vous combattre énergiquement vous-même et de vous préparer par le renoncement et le sacrifice, à cette vie à laquelle vous aspirez. Désirer est facile, cela ne coûte rien, et on croit quelquefois être bien fervent parce qu’on désire beaucoup... Se renoncer, se vaincre, coûte, et rudement quelquefois; de sorte que l’âme un peu pares-seuse est plus contente de passer son temps à désirer ce qu’elle attend, qu’à se renoncer dans le moment présent. Cet écueil est un peu le vôtre, ma bien-aimée Fille, et c’est de ce côté qu’il faudrait porter vos soins et voire courage [...}. « Oh! que je serai heureuse, me dites-vous, lorsqu’enfermée dans le cloître, les sacrifices se succèderont sans les choisir! » Dites-moi, je vous prie, chère petite Enfant, si, actueliemnet, dans votre maison, vous ne pouvez pas trouver aisément ce bonheur des sacrifices qui se succèdent sans les choisir? Pourquoi ne vous en emparez-vous pas? Parce qu’il est plus facile de désirer les sacrifices que de les faire; parce que le démon s’inquiète un peu de vous voir bien ardente dans de simples désirs, pourvu qu’en vous poussant à regarder au loin, au lieu de regarder votre route actuelle, il vous aide à ne pas vous occuper de pratiquer avec énergie, actuellement, ce renoncement que vous rêvez pour plus tard. Étudiez votre journée, et vous verrez que d’occasions vous avez de vous vaincre!... (Le 185-186).

[René Laurentin, "Marie Deluil-Martiny. Précurseur et martyre béatifiée par Jean-Paul II. La sainte de Marseille.", Fayard, Paris 2003.]

mardi 1 janvier 2013

L’esprit de l’Œuvre, c’est l’union à l’immolation incessantes de Jésus-Christ

[Dans les écrits de la Bienheureuse Marie de Jésus Deluil-Martiny, fondatrice des Filles du Coeur de Jésus]

Ma bien chère Fille,
                                Comme Notre-Seigneur prend soin de votre petite âme au milieu de toutes vos faiblesses! Mais, c’est un soin douloureux pour votre pauvre nature, qu’il faut réduire à céder la place, à mourir sous les coups de la grâce, et à laisser vivre en vous Jésus seul. Soyez calme, généreuse, abandonnée; et laissez faire Notre-Seigneur. Seulement, étudiez-vous à ne lui rien refuser, parce que plus vous tergiverserez, plus le travail de destruction sera long. Courage!

Vous me décrivez toutes vos agonies intérieures, et vous en concluez que vous vous éloignez de l’OEuvre, et que vous n’en prenez pas l’esprit. Pensez-vous que l’esprit de l’Œuvre soit l’ardeur et la joie sensibles?... Ma pauvre Enfant, l’esprit de l’Œuvre, c’est l’union à l’immolation et à l’oblation incessantes de Notre-Seigneur Jésus-Christ; Punion aux douleursinté rieures de son Coeur Sacré, en particulier. Ce Coeur, pendant la vie mortelle de Notre-Seigneur, ne cessa pas d’être broyé, angoissé, immolé sans limites. Voilà le modèle; voilà la part de nos âmes. Aussi, l’immolation intime du coeur, de l’âme, de l’esprit, le martyre intérieur, les agonies, les sécheresses, etc., etc., tout cela doit être accueilli par nous comme une part d’héritage qui nous est échue; nous devons unir le calice de nos angoisses à celui du Sang de Jésus et les offrir ensemble pour les fins de l’Œuvre. [..]

Comment seriez-vous une vraie Victime, si vous étiez sans cesse portée par les ardeurs sensibles, par les consolations et les joies senties? ... Ce n’est pas ainsi que s’apprend la grande science de l’immolation; aussi, Notre-Seigneur, qui [seul] veut vous remplir de cette science, vous mène par le bon et sûr chemin. Chaque matin, montez au Calvaire par un élan du coeur, pour y être immolée avec Notre-Seigneur [...] Que Jésus et Marie vous soutiennent et vous bénissent (2 mars 1873, Le 188-189).

[René Laurentin, "Marie Deluil-Martiny. Précurseur et martyre béatifiée par Jean-Paul II. La sainte de Marseille.", Fayard, Paris 2003]